Passant mon sac en bandoulière au dessus de ma tête, je pénétrais dans l’obscurité de la forêt. Profitant des quelques rayons de lumière qui transperçaient encore le feuillage dans une lueur verdâtre. Pour enfin arrivais dans une petite clairière ou ce trouvé en son centre un énorme rocher, qui par le peu d’éclairage me paraissait plutôt noir que gris.

Même si j’étais persuadée que personne à part moi ne connaissait l’existence de ce lieu, je jetais un coup d’œil autour de moi avant de poser mon sac au sol et d’en sortir un petit bocal, empli de ce qu’on aurait cru une poudre de minuscules petites étoiles... Du moins, c’est ce qu’aurait pu penser une personne qui ne connaissait rien à la sorcellerie. Car pour moi, c’était tout autre chose, ce récipient était rempli d’une poudre de cristal de roche. Inclinant le pot, j’en versais sur l’herbe en une petite trainait argentée, pour former un cercle fermé.

Refermant le bocal, je sortis de mon sac les diverses choses qu’il me fallait, afin de créer le cercle sacré de mon rituel. De l’encens d’Oliban, une bougie blanche, une coupe en métal, une bouteille d’eau, un sachet de sel et un petit bol en porcelaine. Je versais dans la coupelle un peu d’eau et dans le bol un peu de sel, avant de me relever et de commencer la création du cercle, le dessinant du bout de mon index.

Commençant à apercevoir une lumière bleu qui jaillissait de mon doigt, pour redessinait le cercle, j’amorçais les paroles du rituel.

- "Je trace ici les limites du Cercle Sacré,
où rien ne pénètre sinon l'Amour Parfait,
d'où rien ne sort sinon l'Amour Parfait,
chargé de la puissance des forces de l'univers,
je trace ici les limites du Cercle Sacré.
Ainsi soit-il !"

Mes paroles s’arrêtèrent, au même instant que mon doigt fermait le troisième tracé du cercle. Je me dirigeais alors vers l’Est. Allumant l’encens, je commençais l’invocation du premier point des quatre points cardinaux, tout en le déposant au sol.

- "J'invoque la présence du Gardien de la Tour de l'Est,
celui qui garde les Cieux et qui gouverne l'Air.
Je t'invite à te joindre à ma célébration et à me prodiguer tes influences bénéfiques.
Ainsi soit-il !"

Poursuivant sur celui du sud, je sortis mon briquer de ma poche et alluma la bougie blanche poser sur le sol.

- "J'invoque la présence du Gardien de la Tour du Sud,
celui qui garde le Feu Sacré et qui gouverne cet Elément.
Je t'invite à te joindre à ma célébration et à me prodiguer tes influences bénéfiques.
Ainsi soit-il !"

Ne m’arrêtant pas sur ma route je poursuivis de la même manière et du même rituel les deux autres points.
Tout d’abord la tour de l’Ouest… J’y versais un peu d’eau sur le cercle, le garde des Eaux sacrées. Pour en finir par le Nord. La tour du nord, garde de la Terre… Y déposant cette fois si, le bol de sel sur l’herbe…

Je soufflais enfin quand je compris que le cercle était créé !


Sortant trois bougies blanches que je plaçais en triangle, représentant chacun un sommet. Je disposais en son centre une noire et m’agenouillai devant. Fermant les yeux et laissant le vent me fouetter le visage, j’allumais chacune des bougies en rouvrant les yeux.

- "Toi qui vécut hier,
Je t’appelle d’esprit à esprit,
Reviens de l’ombre ou de la lumière
Et manifeste-toi ici."

Observant les alentours et n’entendant seulement que le bruit de ma respiration. J’attendais toujours agenouillai, les yeux fermaient le moment ou un esprit ce manifesterait…
C’est seulement lorsque je ressentis un courant d’air froid que je l’ai rouvrit. Il ne restait plus qu’une seule bougie allumée… La noire ! Je levais alors les yeux et regardait droit devant moi…

Les notes mélodieuses de guitare qui s’élevaient depuis la grande place jusqu'à mes appartements m’avaient attiré à la fenêtre. La nuit était tombée et je pus aisément ouvrir les deux montants à vitres colorées sans prendre le risque de me faire remarquer par les passants. Un petit attroupement entourait le musicien et j’entendais le bruit des pièces qui teintaient lorsqu’une main généreuse s’ouvrait au dessus de l’étui posé devant lui.

Durant de longues minutes je restais ainsi installé, abandonnant mon esprit aux souvenirs que m’évoquaient les différents morceaux que le jeune garçon enchainait et c’est bien sur vers Didyme que mes pensées se tournaient inexorablement.

- Marcus…

Me retournant aussitôt je scrutai la pièce à la recherche de la personne qui avait chuchoté mon prénom. Personne… Le hall d’entrée était vide et je ne détectai aucune présence vampirique, ni même humaine.

Mon esprit me jouait-il des tours ? Emporté dans mes souvenirs avais-je fini par rêver éveillé ?

- Marcus, je suis là…

A nouveau cette voix presque imperceptible et presque fantomatique parvint à mes oreilles. Elle me semblait familière mais je refusais de me permettre à croire que Didyme pouvait être ici. C’était impossible ! La mort me l’avait arraché il y a de cela bien des années, il était bien inutile de me torturer davantage avec des chimères.

Pourtant la voix se faisait de plus en plus insistante et sans m’en rendre vraiment compte j’avais quitté mes appartements et le palais en répondant à son appel. Mes pas me conduisirent au travers de la campagne, traversant tantôt un champ de blé, tantôt un ruisseau… Il me semblait que la voix se faisait de plus en plus réelle à mesure que je m’approchai de la forêt de Mazzolla. Sans peur j’entrai dans le sous bois et abandonnai sur le sol ma cape qui s’accrochait aux ronces et autres arbustes épineux qui peuplaient cette partie inhospitalière de la forêt. Tout ceci était vraiment absurde… Aro et Caius me prendraient davantage encore pour un fou si cette expédition leur parvenait. Mais cela n’était-il pas la réalité ? Je commençais à me rendre compte du ridicule de mon comportement quand la voix se manifesta :

- Tu y es presque mon amour, n’abandonne pas…

Avançant encore plus profond entre les arbres, je sentais une force invisible me pousser vers le cœur de cette forêt. L’espoir que tout ceci ne soit pas un cauchemar me parcourait …

La lueur d’une flamme m’apparue alors que la fragrance du sang humain réveilla ma soif.

- Au Esprit ! Accepte mon sang en offrande de ta venue!

Je distinguais, malgré l’obscurité, les gouttes du précieux liquide vital tomber depuis la main de la jeune femme jusque dans une minuscule coupelle argentée. Tout ceci prenait donc son sens. Une sorcière… Avait-elle invoqué l’esprit de mon amour perdu ? Etait-il possible qu’une personne si jeune que cette femme puisse réaliser cet appel ? Les êtres capables de réussir un tel rituel avaient tous disparus depuis de longues années avec la mort des croyances gaéliques et l’apparition des églises et de leurs prêtres chasseurs de sorcières.

- Esprit, je sens ta présence auprès de moi ! Manifeste-toi ici et maintenant!

A peine eu-t-elle terminé sa phrase que les bougies éteintes autour du cercle qui entourait la demoiselle se rallumèrent une à une…

Les bougies se rallumèrent une par une, je suivis alors le parcours du feu instinctivement. Quand la dernière sur ma droite scintilla, un léger sourire apparu sur mes lèvres. Je compris que j’étais sur le point de réussir ! Que je sentais réellement sa présence ! Que l’esprit était là !

- Esprit es-tu là ?

Je fixai mon sang dans la coupelle argenté devant moi. Toujours agenouillai, je commençais à ressentir l’effet de l’invocation, ma respiration s’accélérait et je sentais mon énergie s’enfuir peu à peu… Plus aucun bruit ne me parvenait, pas même le chant d’un oiseau. Les animaux sentaient-ils eux aussi la présence de l’esprit ?

- Oui… mais pourquoi suis-je ici ? Je dois…

Pourquoi n’avait-elle pas achevée sa phrase ? « Elle… », C’était une femme ! Sa voix était douce et agréable à entendre contrairement à ce à quoi je me serais attendue. Mais elle semblait alarmée… !? Tout ceci éveilla ma curiosité et je n’en attendis pas plus avant de lui répondre. Ma pratique de la sorcellerie m’avait appris de ne jamais laissé de silence entre un esprit et soit même. A raison de ne pas l’énerver, ni de perdre le contact si fragile…

- Vous êtes ici parce que je vous ai appelée !
- Marcus… Me coupât-elle.

Je sentis mes cheveux volés dans un courant d’air chaud à son murmure. J’avais l’impression que l’esprit était ici et ailleurs. Je ne cessais de la sentir partir et revenir sur mon énergie. Que ce passait-il ?

- Qui êtes-vous ? Marcus…, ce ne peu pas être votre prénom ?
- Didyme l’ai…

Didyme… Etais-ce son prénom ? Sur ses paroles je fixai le vide qui m’attirait étrangement devant moi. Une brume grise apparu alors…

A la lueur des flammes orangées des bougies blanches qui entouraient le cercle, je vis la petite sorcière sourire, fière de la réussite de son rituel d’invocation. Etait-ce possible ? Didyme avait-elle pu revenir du monde des morts pour retrouver le notre par l’intermédiaire de cette jeune femme fluette ? Non, tout ceci n’était qu’un mirage.

La vie des hommes avait tellement évolué au cours des millénaires que je n’arrivais plus à croire en la magie, pourtant mon existence humaine je l’avais passée dans les légendes gaéliques de mon Irlande natale. Que me restait-il de cet héritage ? Rien, je l’avais renié pour la technologie moderne du XXIème siècle. Mon esprit me jouait des tours, les musiques de ce conteur m’avaient ramené des années en arrières et mes souvenirs c’était mêlés à la réalité. Cette femme n’était pas capable d’un tel prodige, personne ne le pouvait plus…

Je m’apprêtais à faire demi-tour persuadé que la scène sous mes yeux n’était simplement qu’une illusion provoqué par mon subconscient quand la voix se fit entendre à nouveau dans la petite clairière éclairée par la lune.

- Oui… mais pourquoi suis-je ici ? Je dois…

Cette voix… *Non Marcus c’est impossible. Ce n’est pas elle… Didyme est morte et ce que tu entends est simplement le murmure du vent ajouté à tes souvenirs* Me dis-je avant de la percevoir à nouveau en réponse à la demande de la sorcière.

- Vous êtes ici parce que je vous ai appelée !
- Marcus…
- Qui êtes-vous ? Marcus…, ce ne peu pas être votre prénom ?
- Didyme l’ai…

Cette fois le doute ne pouvait m’être permis. Didyme, une seule personne pouvait porter se nom… Ma chère et tendre aimée… Si proche de moi, mais pourtant si éloignée. Comment l’atteindre ? Comment lui faire comprendre que j’avais entendu son appel ? Comment lui parler ?

Alors que je cherchais la meilleure manière pour entrer en contact avec mon amour disparue, un courant d’air brutal fit claquer les feuilles des arbres les unes contre les autres et au devant du cercle sacré où se tenait la sorcière apparu une brume grisonnante. Aux yeux de l’humaine ce ne devait être qu’un nuage de fumée mais pour ma vision de vampire c’est une toute autre forme qui m’apparut l’espace de quelques secondes. Didyme…Ses longs cheveux bruns virevoltant le long son dos et qui entouraient un visage angélique au sourire taquin inoubliable. Sa silhouette fine et gracieuse restait celle du vampire qu’elle était avant de s’éteindre…

Avant que la lueur disparaisse j’avais bondit et sans me soucier de la jeune femme toujours positionnée au milieu de son cercle, je m’approchais de la brume lumineuse.

- Didyme… J’ai entendu ton appel, je suis là mon amour! Débitai-je à une vitesse si rapide que la sorcière ne dû entendre qu’un vague sifflement.

Je n’avais d’yeux que pour ce fantôme qui se dressait devant moi et peu m’importait que la jeune femme me voit. C’était bien elle… Didyme… Tendant la main devant moi, j’essayai de la toucher mais mes doigts ne rencontraient qu’un air glacé. Elle ne parlait pas, se contentant de me regarder en souriant tristement. Et puis d’un seul coup, l’apparition se volatilisa et je compris que paniquée par mon intervention la sorcière avait mis fin à son invocation…

Cette brume grise... Allais-je voir l'esprit apparaître face à moi ? Ou n'étais-ce qu'un signe de son humeur...?

Fixant ce brouillard je cherchais une nouvelle question qui romprait le blanc installer entre nous. Malheureusement, je n'eu pas l'occasion d'en savoir plus sur cette Didyme, car lorsque j'entrouvais la bouche, un homme surgissait de nul part et se dirigeai vers la brume qui s'éclaircissait.

*Non, non !!! Ne faites pas ça !!!!!* Réussis-je uniquement à penser.

J'avouerais que j'étais térrifier. D'avoir vu cette homme sortir des coins sombres de la fôret et de le voir ce diriger vers ce que je prenais pour l'esprit, m'avait glacé le sang. Qu'y était-il ?? Etais-ce un fou furieux qui m'avait vu agir ? Etais-ce un autre esprit qui avait prit son apparence d'humain ? Je n'avais peut être pas réalisée ce rituel comme il le fallait... J'avais peut-être failli...

Me redressant tout en soufflant sur les bougies qui s'éteignèrent, j'attrapais une poignet de cristal de roche et la lançais dans une fine pluie d'étoile. A l'aide de mon index je retraçais un cercle, tournant sur moi même aussi vite que ma souplesse me le permettait, n'apercevant alors quasiment pas l'éclair bleu.

"Je remercie l'Univers pour ce cercle
et je renvoie les énergies d'où elles proviennent,
tout est maintenant comme avant"

Chuchotais-je le plus bas et plus vite possible avant d'attraper mon sac, de le passer en bandoulière et de partir en courant vers l'intérieur de la forêt. Ou une fois traverser je comptais retrouver ma voiture, enfin je l'espérais du moins...

Je n'avais pas attendu de vérifier que le rituel avait bien pris fin, je ne savais même pas si la brume avait disparu, si l'homme n'avait pas non plus lui aussi sombrer dans le monde des esprits... Les risques que j'encourais été gros, mais peu un porte...

Courant entre les arbres, les buissons et les ronces. J'entraperçus de loin, l'endroit ou se trouver ma voiture. Malheureusement... je me pris les pieds dans une racine et lorsque je voulu me retourner pour me relever, il était là...

Tombant à genou sur le sol terreux de la forêt, je m’efforçais de retenir le grognement sourd qui montait le long de ma gorge. J’aurai été capable de détruire toute la forêt en quelques minutes tant ma colère et mes sentiments me torturaient ! Les arbres auraient alors été de bien faibles adversaires face à ma rage, mais j’avais l’expérience et la sagesse d’un vieil ancêtre et pas d’un futile nouveau né, me permettant de garder un minimum de contenance. Serrant les poings et crispant mon visage j’attendis encore quelques secondes avant de me relever.

Didyme… Tant d’années s’étaient écoulées depuis le jour de son assassina, pourtant jamais je n’avais oublié l’éclat de son visage, ni le son mélodieux de sa voix et l’odeur du parfum sur sa peau. Comment cette sorcière avait-elle pu invoquer l’esprit de ma tendre aimée ? Il existait tant d’âmes disparues, pourquoi Didyme ? Pour me torturer encore et toujours ? Il me fallait des réponses ! Sautant pour me remettre sur pieds, je me mis en quête de la jeune demoiselle. Elle n’avait pas pu aller bien loin dans l’obscurité et la peur au ventre…

La retrouver ne fut pas compliqué ! Son odeur se détachait nettement des fragrances de la forêt et j’entendais son cœur battre malgré la distance qui nous séparait. Sans plus attendre, je m’élançai à sa poursuite sans savoir ce que je ferai quand je la retrouverai. La questionner ? Elle serait tellement effrayée que je ne pourrai sans doute rien en tirer… La tuer pour m’avoir vu ? Aro pencherait sans doute pour cette décision… La transformer ? Oui sans doute la meilleure option qui s’offrait à moi pour comprendre ce qu’il s’était passé ce soir et avoir une chance que cela puisse se reproduire.

Quelques mètres me séparaient encore de ma proie quand je la vis s’écrouler après qu’elle se soit tordue la cheville au milieu d’un amoncellement de ronce. Quand elle se releva, je me tenais près de sa voiture, lui bloquant ainsi toute chance de fuite. Ses yeux fixèrent les miens et je pus y lire toute la panique et l’horreur que je lui inspirais.

- Je ne suis pas d’humeur aimable ce soir, tu auras donc tout intérêt à me répondre sans difficulté ! Lui dis-je alors d’une voix grave. Comment as-tu fais pour appeler cet esprit?

Comme tout les autres humains paniqués, elle tenta de prendre la fuite se qui eu pour effet d’accentuer mon impatience. D’un bon je la rattrapai et la saisi par le cou, sans pour autant serrer mes doigts pour la tuer, mais seulement pour déclencher une douleur insupportable. Ses cris se perdirent entre les troncs d’arbre de même que le bruit de son corps qui retombait lourdement à terre.

- Ta vie est entre mes mains et si tu ne veux pas rejoindre le monde des esprits que tu sembles tant aimer, je te conseil de me répondre et ce immédiatement ! Je vais donc répéter ma question une dernière fois ! Comment as-tu réussis à invoquer Didyme?

- Je ne suis pas d’humeur aimable ce soir, tu auras donc tout intérêt à me répondre sans difficulté ! Comment as-tu fais pour appeler cet esprit?

Mon regard plongeait dans celui de cet homme, j'étais pétrifiée et je ne concevais rien de ce qu'il me demandait. Qu'avais-je fait ? Je n'étais qu'une simple sorcière, qui certes avait tentée de réaliser un rituel bien au dessus de ses compétences, mais je n'avais rien fait de mal. Pourquoi me demandait-il tout ceci ?

Il fallait que je parte !
Mais, placé juste devant ma voiture, il me coupait complètement l'accés à celle ci et je ne voyais aucun autre moyen de m'enfuir. Sauf peut-être..., celui de courir dans une toute autre direction...
Me lançant alors entre deux buissons, j'espérais pouvoir le ralentir assez pour prendre de l'avance sur lui. Mais sans que je ne comprenne quoi que ce soit, il apparut devant moi avant même que je ne pus en sortir. M'aggripant le cou aussitôt, je ressentis une atroce douleur qui dans un intolérable hurlement retentis dans la forêt. Mes yeux ce plongèrent dans les siens et je sentis des larmes coulaient sur mon visage, mes cries ce fesant encore entendre, même bien après que ma voix ce soit tue.

N'arrivant plus à tenir sur mes jambes, je laissais mon corps s'écraser sur le sol, épuisée.

- Ta vie est entre mes mains et si tu ne veux pas rejoindre le monde des esprits que tu sembles tant aimer, je te conseil de me répondre et ce immédiatement ! Je vais donc répéter ma question une dernière fois ! Comment as-tu réussis à invoquer Didyme ?

J'étais sur que j'avais la facultée de faire quelque chose, je ne pouvais pas me laisser faire comme ça ! J'étais une sorcière après tout, quoi que lui soit, je possedais quelques pouvoirs...

-Qu'est ce que cela peu vous faire ? J'ai réalisée le rituel pour invoquer un esprit et c'est tombé sur cette Didyme ! Je ne sais même pas qui elle ait ! Maintenant laissé moi partir !

Dis-je tout en me relevant. J'avais prononcée cette phrase dans un ton beaucoup moins autoritaire que je ne l'aurais souhaitée, mais c'était ma seule chance de m'en sortir... La panique que j'éprouvais et la douleur que je ressentais au cou ne me permettais pas de me rappeler des bons sortilèges de défense.

- Dedum Privatis Forg...

Essayais-je avant de recevoir un autre coup. Je n'eu malheureusement pas l'occasion de finir de prononcer les trois petits mots du sortilège. Il était si rapide... Si fort... Un nouveau hurlement s'échappa de ma gorge alors que je m'écrasais au sol, ma tête venant se claquer contre un arbre...

C'était le seul sortilège que je me souvenais et que je pensais assez puissant pour me donner un moyen de défense...

Sentant un liquide chaud sur le front alors que ma vue commencé à ce brouiller, je compris que les secondes dans ce monde m'étaient comptées... Que de toute façon quoi que je fasse il me tuerait surement...

Debout devant-elle, les mains crispées de rage contre mes cuisses, je tentais de retrouver mon calme pour ne pas la tuer. Il aurait été si simple de briser son petit corps d’humaine et de me délecter de son sang pour atténuer ma colère et ma soif, qui se réveillait soudainement. Pourtant je savais parfaitement que si je laissais mes instincts prendre le dessus sur ma raison, je ne pourrai jamais connaitre la vérité sur cette invocation.

Les secondes s’égrenèrent lentement avant qu’elle ne me réponde enfin.

-Qu'est ce que cela peu vous faire ? J'ai réalisée le rituel pour invoquer un esprit et c'est tombé sur cette Didyme ! Je ne sais même pas qui elle ait ! Maintenant laissé moi partir !

Tout n’était donc qu’une question de chance et de coïncidences !!! Un exercice… Voila à quoi s’adonnait la sorcière dans le fond de cette sombre nuit. Rien de plus… Mais pourquoi Didyme ? Pour quelle raison mon aimée avait elle choisit de quitter le monde apaisé, où elle se trouvait depuis près de deux siècle, pour aider une sorcière en apprentissage ? Se pourrait-il que son âme hante cette forêt depuis son meurtre ? Toutes ses questions traversèrent rapidement ma pensée, laissant un instant de répit à la jeune humaine qui tentait à nouveau de me fuir. Elle en savait bien trop à présent et il m’était impossible de faire marche arrière. J’avançais donc dans sa direction d’un pas rapide quand elle tenta un sortilège.

- Dedum Privatis Forg...

Je ne la laissais pas terminer son incantation et abatis mon poing dans son dos. La force de mon coup la projeta au sol et sa tête frappa contre une pierre. Aussitôt, je sentis la fragrance de son sang enflammer ma gorge dans une douleur habituelle, que seule atténuerait la délectation de son précieux liquide vital.

-Dedum Privatis Forglam ? C’est bien cela que tu voulais dire ? Bien que dans mon cas il aurait sans doute été plus radical d’utiliser « Ignis Incente » pour avoir une chance de me détruire !

Relevant la tête avec difficulté, ses yeux croisèrent mon regard. Je ne m’attardais pas plus longtemps en explication sur mon savoir et dans un mouvement rapide, je plantai mes crocs dans son cou tandis qu’elle hurlait à nouveau en essayant de se débattre. Son combat était bien sur perdu d’avance…

Son sang… Délicieux mais pas irrésistible calma aussitôt la brulure dans la gorge et me permis de reprendre peu à peu le fil de la réalité. Il me fallait arrêter de boire rapidement si je ne voulais pas la tuer et avoir ainsi une chance de revoir Didyme… Je l’espérais du plus profond de mon semblant d’âme. A regret, je m’écartai donc et constatai que la sorcière avait perdu connaissance. Pourtant l’inquiétude ne me gagna pas. De nombreux vampires avaient vu le jour sous mes crocs et bien qu’elle frappa au porte de la mort, je savais que la sorcière deviendrait d’ici quelques heures une nouvelle née, vampire avide de sang.

- Je t’offre l’immortalité, ne me déçoit pas !

Les légendes racontent, que lorsque nous sommes sur le point de quitter ce monde, notre vie défile devant nos yeux... Je n'aurais pourtant étrangement pas employée ce mot aujourd'hui...

La peur m'envahissait accompagnée d'une terrible souffrance, alors que je tentais désespérément de m'accrocher à la dernière bride de lumière qui me parvenait encore. Je ne comprenais pas..., plus..., ses dents ou ses crocs, je ne savais même pas comment appeler cela, venaient de ce planter dans ma chair ?! Déclenchant ainsi une douleur atroce et provoquant en moi comme un sentiment de perte. Je sentais l'énergie disparaître à l'intérieur de mon être et mon sang se laissait aspirer, comme si je n'en avais plus l'utilité, m'abandonnant ainsi à de nombreux vertiges jusqu'a n'avoir plus aucun liens avec le monde du présent.

- Je t’offre l’immortalité, ne me déçoit pas !

Fût la seule chose qui me parvenue dans mon état de léthargie... Après avoir tentée en vint de me défendre.
Que voulait-il dire par là ?
Que je resterais à jamais dans cet état de mal ? Pourquoi ne pas le décevoir alors que j'allais mourir ? Etait-il bien le monstre que la raison tentait de m'indiquer, cet être mythique, le seul qui me venait à l'esprit ?
Pourquoi personne ne me venait-il en aide ? Pourquoi étais-ce si long ?

Cette chaleur, cette brûlure ne s'en finissait pas... J'avais l'impression de subir le châtiment que les sorcières du passé enduraient sur le bûcher pour avoir pratiquée la sorcellerie...

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Rien de ma vie de banale femme cependant ne m'apparut, seule l'ombre de l'esprit de Didyme comblée mon esprit. Jusqu'au moment ou au bout de ce qui me sembla une éternité, je n'eu soudain plus peur... Je commençais à me sentir bien, les braises se calmaient et je n'entendais plus rien. Non, pas même mon cœur battre ou ma respiration saccadée...

C'était le vide et le noir total...

Comme si mon esprit flotté sans enveloppe charnelle..